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Écologie & éthique / Véganisme

Le véganisme, c’est quoi ?

Dimanche 26 janvier 2020

Le véganisme, c’est quoi ?

Je me demandais quel sujet aborder pour relancer le blog et débuter cette nouvelle année, et le mouvement #Veganuary m’a un peu montré la voie. Je me suis donc dit que j’allais vous parler un peu du véganisme. Il me semble que la logique veut que je vous explique d’abord ce que c’est.

C’est probablement l’aspect de ma vie sur lequel les gens me posent le plus de questions, ce qui fait sens puisque ça affecte les choix que je fais au quotidien et notamment la nourriture, dont on peut difficilement se passer. Par conséquent, sans même l’aborder, c’est une thématique qui pointe souvent le bout de son nez et comme les gens sont souvent curieux d’en savoir plus, ça ouvre la discussion et surtout l’étonnement, car il y a des millions de choses dont on ne se doute absolument pas quand on ne s’y connaît pas un peu. Moi même, je continue d’en apprendre sans cesse. Le véganisme était donc un sujet d’article prévu, et je dirais même d’articles au pluriel, car pour ne pas vous assommer, je ne vous parlerai pas de mon parcours personnel et de l’impact que ça a sur notre manière de vivre, je garde ça pour des articles futurs. Je souhaite ici juste vous résumer ce que c’est, pour votre information. Il ne faut pas vouloir devenir vegan pour lire ce qui suit, et je n’essayerai pas de vous convaincre de le devenir non plus, l’idée est de purement vous expliquer, car il y a énormément d’idées erronées qui circulent.

© Pixambo

Végétarisme, végétalisme, véganisme … Quésako ?

Être végétarien c’est ne pas manger de chair animale : ni viande, ni volaille, ni insectes, ni mollusques, ni poisson.

Être végétalien c’est ne manger aucun produit d’origine animale. C’est à dire : ni viande, ni volaille, ni mollusques, ni poisson, ni insectes, ni lait et produits laitiers, ni œufs, ni miel.

Être vegan c’est être végétalien pour l’aspect nourriture mais aussi refuser toute exploitation animale dans tous les aspects de la vie quotidienne : les cosmétiques (du maquillage qui semble évident au dentifrice et gel douche qu’on utilise tous), les vêtements (au revoir la laine, le cuir, la soie et la fourrure), les sorties touristiques/culturelles (au zoo, au cirque, au manège avec des chevaux sur la fête foraine, …), etc.

Beaucoup disent “être végétarien mais manger du poisson”, ce qui n’a du coup aucun sens. Avec le temps, un grand vocabulaire s’est développé pour essayer de mettre des étiquettes sur toutes les possibilités. Du coup, un flexitarien est une personne qui a réduit de manière significative sa consommation de viande. Un pesco-végétarien est quelqu’un qui mange du poisson et des mollusques mais a banni la viande et la volaille. Il existe également le crudivorisme qui consiste à manger cru pour profiter de tous les nutriments des aliments, aucune cuisson (mais sachez qu’on peut faire plein de choses surprenantes de cette manière, les recettes ne se limitent pas à des feuilles de salade verte). Il existe très probablement d’autres régimes alimentaires nommés de la sorte pour s’y retrouver plus facilement. Ces étiquettes permettent de résumer en un mot ce qu’on mange ou ne mange pas et ça peut s’avérer utile. Certains vous diront que c’est un peu abusé, c’est à l’appréciation de chacun. Cela dit, j’avoue que c’est plus simple de demander au restaurant si “il y a des options vegan” plutôt que “des options sans viande ni poisson, sans produits laitiers, œufs ou miel”. Cela étant dit, je trouve que trop de mots pour essayer de tout nommer peut être confusant. Mais si ça plaît à certains, c’est le principal et ça ne fait de mal à personne.

L’exploitation animale, c’est quoi ?

C’est utiliser un animal, le maltraiter, le torturer ou le tuer pour notre plaisir. Ça comprend donc exploiter un animal pour se nourrir (du chien ou cochon qui cherchent les truffes au véritable steak dans l’assiette) mais aussi se divertir, s’habiller, se déplacer ou encore faire du sport. C’est entraîner/forcer un animal à faire quelque chose qui est contre-nature (non un serpent ne danse pas quand il entend de la musique), c’est en capturer pour amuser les visiteurs des parcs animaliers, c’est prendre le produit de leur travail (parce qu’à priori les abeilles font leur miel pour elles et leur colonie et ne prévoient jamais de gracieusement nous le donner) et bien d’autres choses, mais je pense que vous comprenez l’idée.

Toutes ces pratiques sont parfois assez méconnues du grand public. Il est certain qu’en tant qu’adultes, on a tous compris que le cochon était tué pour nous proposer du bacon dans les rayons des magasins, et bien que beaucoup préfèrent ne pas y penser, il est assez clair également qu’il ne s’est pas déplacé de son plein gré jusqu’à l’abattoir pour faire don de sa vie. Jusque là c’est assez évident dans l’esprit de chacun.

Par contre il est moins clair que des veaux sont tués et les vaches maltraitées pour produire du lait, que ça pose problème aux abeilles quand on leur prend leur miel, qu’on tue aussi dans l’industrie des œufs ou encore que la morphologie du visage d’un paresseux donne l’impression qu’il sourit constamment, même quand il a mal, qu’il est stressé ou angoissé et que du coup l’utiliser comme accessoire pour un selfie n’est pas vraiment le reflet d’un moment joyeux.

© Fotomelia

Ce que vegan ne signifie pas …

Manger sainement, contrairement à ce qu’on pourrait penser. Certes un régime alimentaire basé entièrement sur les plantes a de bonnes chances d’être assez avantageux pour la santé mais vous pouvez manger des frites avec de la mayonnaise et un burger 100% végétalien tous les jours. Ce ne sera pas top pour votre santé ni votre ligne, mais ce sera vegan. Retirer les produits d’origine animale de son assiette ne signifie pas dire adieu à la nourriture fast food, au gras et leurs copains plutôt néfastes. Tout est dans les choix que chacun fait. Un régime alimentaire végétalien nécessite tout autant de consommer équilibré et varié que tous les autres régimes alimentaires.

Consommer bio ou 100% fait maison. Il existe des plats préparés, des simili-carnés (produits industriels qui imitent les steaks, les saucisses et compagnie), des produits cosmétiques non testés sur les animaux et vegan dans leurs compositions mais remplis d’ingrédients chimiques. Les gens font leurs courses dans les supermarchés et pas tous au petit primeur du village. Ils peuvent acheter des fraises toute l’année alors que ce n’est pas de saison et se faire livrer à manger chaque jour si ils veulent, entre autres.

Militer pour les animaux et/ou l’environnement dans des manifestations ou en publiant sur les réseaux sociaux. Ou refuser catégoriquement de manger à la même table que des gens qui consomment des produits animaux. Chacun vit sa vie comme bon lui semble et il est même possible que vous ayez croisé des personnes vegan sans le remarquer; un wrap au falafel, un taboulé et une salade sont vite vegan et une personne omnivore en mange également, ça ne fait pas sonner une alarme qui prévient que cette personne mange uniquement végétalien. Et contrairement à certaines rumeurs, non une personne vegan n’essaye pas de placer l’info dans toutes ses phrases.

Suivre une mode passagère. Certes on en parle de plus en plus, de nombreux produits arrivent dans le commerce de nos jours, de nombreuses personnes décident de le devenir, mais ce n’est ni nouveau ni une mode. Peut-être que certains le font (et j’imagine échouent du coup) pour être “cools” ou suivre ce que fait un influenceur sur les réseaux sociaux ou une célèbrité. Mais c’est voué à l’échec si ce n’est pas basé sur des valeurs profondes qui font que vous croyez en vos choix et que vous ne voyez pas cela comme une contrainte mais bien une manière de vivre selon ce que vous pensez juste. De plus, la Vegan Society, l’organisation caritative qui a inventé le mot vegan, promouvoit le véganisme, attribue un label aux produits et bien plus, a été créée en Angleterre en 1944. En partant du principe qu’avant que quelque chose de la sorte naisse il faut que ça existe un peu, le véganisme est officiel depuis un petit temps et à priori, il ne semble pas prêt de disparaître pour rejoindre la danse tecktonik. Beaucoup prédisent (et encore plus de gens l’espèrent) un futur vegan, du coup on est peut être coincés avec pour de nombreuses années encore 🙂

Ne pas aimer les produits d’origine animale. Beaucoup de gens disent ne pas pouvoir devenir vegan car ils aiment trop la viande, ou le fromage surtout. Ça pourrait en étonner beaucoup mais devenir vegan ne signifie pas arrêter ce que l’on aime pas. Ça signifie arrêter quelque chose pour vivre selon des valeurs qui nous tiennent à cœur, comme ne pas tuer les animaux par exemple. Si vous proposez demain un produit exactement similaire au goût de la chair animale sans souffrance derrière, beaucoup seront heureux. D’ailleurs, de plus en plus d’alternatives arrivent sur le marché et ont pour but d’aider toutes les personnes désireuses d’aider les animaux et l’environnement à y arriver sans faire un trait sur les saveurs qu’ils aiment tant. On peut donc être un grand amateur de viande et autres, et devenir vegan.

Pourquoi devenir vegan ?

Chaque personne a ses propres raisons, et surtout son propre chemin pour le devenir (certains font ça du jour au lendemain suite à la vision d’un documentaire, d’autres font des changements dans leurs habitudes petit à petit, etc.)

Il y trois grandes raisons qui font que certaines personnes font ce choix :

  • Les animaux : il me semble peu utile de développer ce point. C’est assez évident pourquoi on voudrait être vegan si on aime les animaux et en quoi c’est bénéfique pour eux.
  • La planète : je ne suis ni scientifique ni professionnelle du réchauffement climatique et de la préservation de l’environnement. De plus, c’est un sujet si pointu, vaste et important qu’il est impossible de l’aborder correctement ici brièvement. Il est cela dit intéressant de savoir que l’élevage requiert une gigantesque consommation d’eau, émet énormément de pollution et de gaz à effet de serre; que la production de produits d’origine animale participe à la déforestation dans de nombreux endroits du monde et joue un rôle significatif dans la destruction des océans. Il existe de nombreuses recherches, des documentaires, des livres ou encore des articles qui vous donneront des tas d’informations surprenantes à ce sujet. Vous découvrirez très vite comment quelques petits gestes, quelques petits ajustements dans l’alimentation peuvent avoir un impact très conséquent sur le futur de notre fascinante Terre.

© VeganImpact.com

  • La santé : bien que manger végétalien ne signifie pas manger sainement, en général ça vient un peu avec. Plus on s’intéresse à ce qu’on mange, plus on fait attention à ce qu’on donne à notre corps. Les produits laitiers par exemple sont connus pour être assez mauvais pour la santé, mais l’opposé est ancré dans nos cultures et c’est ce que les grandes entreprises nous font croire alors on pense à tort qu’on en a besoin. Dès la plus tendre enfance on nous parle de la pyramide alimentaire et de l’importance des ingrédients d’origine animale si on ne veut pas mourir d’horribles carences. Pourtant, quand on s’intéresse au sujet et on fait quelques recherches, on est surpris à quel point une alimentation variée entièrement végétale est bénéfique pour la santé. Ce serait impossible de couvrir ce sujet ici, en quelques lignes, mais regarder un documentaire comme “The Game Changers” (Netflix) est très intéressant car ça ne couvre que cet aspect, on n’y parle pas des animaux, on ne vous fait pas vous sentir coupable de manger de la viande ou du poisson. C’est purement des informations sur l’alimentation végétale et ses bienfaits pour la santé. C’est dynamique et riche en informations.Beaucoup de gens font donc le choix du véganisme pour leur forme physique. Ça ne veut pas dire qu’une personne vegan aura pour sûr une santé de feu, et qu’une personne omnivore sera forcément en mauvaise santé. Le cancer n’épargne personne par exemple, même si il est connu que certains aliments sont cancérigènes ou à l’inverse bons pour limiter les risques. Mais j’entends par là qu’on peut tous tomber malade, d’un rhume à une maladie grave. Cela dit, il est prouvé qu’une alimentation végétale aide le système digestif, aide à éviter le mauvais cholestérol et bien d’autres. Mais rien n’est universel, il faut garder cela en tête. J’ai par exemple entendu beaucoup de personnes parler d’une nette amélioration vis à vis de leur acné en devenant vegan, mais d’autres ont malheureusement toujours des problèmes à ce niveau-là. Certains ont vu leur asthme disparaître, ou leur système immunitaire se renforcer significativement, d’autres moins. Cela dit, de manière générale, j’ai toujours vu les gens parler d’améliorations (quand on a une alimentation variée et équilibrée bien sûr).

Est-ce que tous les Vegans sont pareils ?

J’entends par là, est-ce qu’ils pourraient tous répondre à la même “définition” du véganisme dans les moindres détails ? Est-ce qu’ils font et ne font pas tous la même chose ? La réponse est non.

La base est relativement commune à tous : ne pas manger de la chair animale, utiliser des cosmétiques vegan, ne pas porter de matières animales. Ensuite viennent des sujets plus sensibles et qui font toujours bien débattre … Certains consomment les œufs de leurs poules (ou celles de leurs voisins/amis) car elles sont bien traitées et pondent des œufs naturellement. Certains consomment du miel si il vient d’une production biologique et équitable, car la production du miel n’entraînent pas littéralement la mort d’animaux si ce n’est pas fait industriellement (là par contre les reines sont tuées quand elles sont moins productives, etc.) Certains pratiquent l’équitation, quand d’autres sont totalement contre car ça signifie entraîner le cheval à faire ce qu’on lui demande, c’est le forcer à nous porter, etc. Certains estiment qu’adopter/acheter un animal est aussi un peu contre l’idée de ne pas exploiter un animal puisqu’on l’enferme chez nous, on le prive de sa liberté, on fait les choix pour lui, etc. Certains nourrissent leurs animaux de compagnie avec de la viande, d’autres offrent un régime alimentaire vegan à leurs compagnons. Certains ne consomment pas d’huile de palme à cause de sa production qui entraîne une importante déforestation et constitue ainsi une grave menace pour diverses espèces animales déjà en danger d’extinction. Certains sont contre l’utilisation des chiens guides. Et bien d’autres sujets sur lesquels vous trouverez des tas d’opinions et manières de faire différentes. C’est complexe. J’ai l’habitude de penser que c’est un peu comme une religion (avec tout mon respect pour les religions, je ne dis pas que c’est pareil mais qu’on peut les voir avec des similarités) : les bases sont fortes et adoptées par tous (une partie des croyances, des valeurs, des comportements dans la vie de tous les jours) et puis il y a tout le reste, qui est propre à chacun pour différentes raisons. Tous les Chrétiens ne vont pas à la messe le dimanche, tous les Musulmans ne font pas le ramadan ou bannissent l’alcool.

J’aurais aimé faire plus court mais même en survolant le sujet, si on veut être un minimum complet pour expliquer correctement, ça requiert quelques informations et explications indispensables. D’autres articles viendront compléter celui-ci, pour ceux qui s’intéressent à cette thématique plus en profondeur. Mon parcours personnel vers le véganisme, ce que ça implique au quotidien et si c’est difficile, des bonnes adresses, des recommandations, etc. Si vous avez des questions sur cet article, n’hésitez pas à les poser en commentaires, et dites-moi si vous pensez que j’ai oublié quelque chose. N’hésitez pas non plus à me poser des questions sur le véganisme en général, via les commentaires ou les réseaux sociaux, et me dire ce que vous aimeriez apprendre dans les prochains articles sur le sujet, les points que vous aimeriez que j’aborde.

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